41 % des demandeurs d’emploi de plus de 60 ans restent inscrits chez France Travail plus de 12 mois, un taux qui ne cesse de grimper. Derrière ces chiffres, des parcours souvent heurtés, des transitions professionnelles tardives, des règles mouvantes. Depuis la réforme annoncée pour 2025, la durée d’indemnisation et les conditions d’accès diffèrent sensiblement de celles appliquées aux autres classes d’âge, sans pour autant garantir un traitement plus favorable.
L’accès à une indemnisation prolongée, la prise en compte de la durée de cotisation, ou encore l’impact de la retraite progressive constituent désormais des paramètres déterminants. Les ajustements prévus pour 2025 modifient les repères habituels et imposent une attention accrue aux nouvelles règles d’éligibilité.
Le droit au chômage après 60 ans : ce qui change pour les seniors en 2025
La réforme de l’assurance chômage prévue pour 2025 rebat les cartes du droit au chômage après 60 ans. Pour les seniors inscrits à France Travail, l’environnement change : la durée d’indemnisation recule, les conditions s’harmonisent avec le reste de la population. Autrement dit, les règles ne se contentent plus de prendre en compte l’âge, elles imposent aussi de nouvelles exigences. La hausse du nombre de demandeurs d’emploi âgés pousse le système à se réinventer : accompagner des carrières longues, parfois accidentées, sans pour autant créer un statut à part pour les plus de 60 ans.
Dans cette nouvelle version de la loi chômage, la durée maximale d’indemnisation passe à 27 mois pour les personnes de plus de 60 ans, soit trois mois de moins qu’avant. Ce plafond s’applique à tous les chômeurs seniors qui n’ont pas encore atteint l’âge légal de départ à la retraite. Si un accompagnement renforcé reste d’actualité, la réforme ferme la porte à des prolongations automatiques, sauf situations spécifiques comme l’invalidité ou le handicap.
Autre évolution de taille : les conditions d’ouverture de droits chômage sont alignées sur celles des autres classes d’âge. Désormais, il faut avoir travaillé au moins six mois sur les 24 derniers mois pour prétendre à l’allocation d’aide au retour à l’emploi. Et la recherche d’emploi demeure obligatoire, même passé 60 ans. La fin progressive de la dispense de recherche d’emploi manifeste clairement la volonté de favoriser le maintien dans l’activité ou la reconversion, sans distinction d’âge aussi tranchée qu’auparavant.
Quelles sont les conditions d’éligibilité à l’allocation chômage après 60 ans ?
Après 60 ans, accéder à l’allocation chômage reste possible, à condition de respecter plusieurs critères d’éligibilité. Premier réflexe incontournable : s’inscrire à France Travail dès la fin du contrat. Cette étape reste obligatoire, même pour des demandeurs d’emploi déjà chevronnés. Le moindre retard peut entraîner une radiation, il faut donc surveiller scrupuleusement les dates et démarches.
Autre condition : avoir perdu son emploi de façon involontaire, que ce soit par licenciement, fin de CDD ou rupture conventionnelle. Les départs à l’initiative du salarié n’ouvrent pas droit à l’allocation de retour à l’emploi (ARE), sauf situations très exceptionnelles, bien encadrées par la réglementation.
Le relevé de carrière vient ensuite en ligne de mire. Il faut justifier de six mois d’activité salariée dans les 24 derniers mois précédant la perte d’emploi. Cette règle est identique pour tous, indépendamment de l’âge légal de départ à la retraite. Pour ceux qui n’ont pas encore atteint cet âge, l’ARE offre un filet de sécurité. Mais il faut continuer à rechercher activement un emploi : la dispense de recherche d’emploi n’est plus d’actualité depuis déjà plusieurs années.
Voici les étapes et conditions à réunir pour bénéficier de l’allocation chômage après 60 ans :
- Inscription à France Travail : étape préalable, sans laquelle aucune indemnisation n’est possible.
- Perte involontaire d’emploi : hors démission, sauf rares exceptions.
- Six mois d’activité salariée sur les 24 derniers mois : le seuil ne varie pas avec l’âge.
- Recherche active d’emploi : obligation maintenue après 60 ans.
Pour les seniors proches de l’âge légal, se pose la question du maintien de l’indemnisation jusqu’à la retraite. Les règles actuelles permettent, sous certaines conditions, de prolonger le versement de l’allocation jusqu’à l’obtention du taux plein à la retraite.
Montant et durée des allocations : comment estimer vos droits en tant que senior
Le montant de l’allocation chômage après 60 ans dépend directement des salaires antérieurs. L’ARE (allocation de retour à l’emploi) se calcule sur la moyenne des salaires bruts des douze derniers mois avant la fin du contrat. Cette base donne lieu à une formule mêlant part fixe et part proportionnelle, avec des montants planchers et plafonds mis à jour chaque année.
La durée maximale d’indemnisation varie selon l’âge à la fin du contrat et le nombre de mois travaillés. Après 60 ans, il est possible d’être indemnisé jusqu’à 27 mois, à condition d’avoir cumulé suffisamment de périodes salariées. Ceux qui atteignent le nombre de trimestres pour la retraite à taux plein pendant cette période voient l’indemnisation s’arrêter dès l’ouverture du droit à la retraite.
Pour mieux comprendre les paramètres à prendre en compte, voici les principaux points concernant le calcul et la durée des droits :
- Montant ARE : basé sur le salaire brut, ajusté selon les règles en vigueur.
- Durée maximale : jusqu’à 27 mois après 60 ans, selon l’ancienneté cotisée.
- Arrêt à la retraite à taux plein : l’indemnisation cesse dès l’acquisition des droits complets.
La réglementation prévoit une protection renforcée pour les seniors : tant qu’il n’est pas possible de prétendre à la retraite, la prolongation de l’indemnisation reste ouverte, sous réserve de remplir les conditions requises. À ce jour, la réforme assurance chômage ne touche ni au calcul du montant de l’ARE, ni à la durée maximale d’indemnisation pour les plus de 60 ans.
L’impact de la réforme chômage 2025 sur les demandeurs d’emploi de plus de 60 ans
La réforme assurance chômage de 2025 s’inscrit dans une volonté politique de responsabiliser et mieux accompagner les demandeurs d’emploi âgés. Pour les plus de 60 ans, la nouvelle loi chômage ne bouleverse pas les droits existants. La durée maximale d’indemnisation reste fixée à 27 mois, à condition de justifier des périodes d’activité suffisantes. Cette stabilité contraste avec d’autres classes d’âge qui voient leurs critères évoluer.
Le rôle de France Travail (ex-Pôle emploi) devient plus ciblé : chaque demandeur d’emploi senior bénéficie d’un suivi adapté, tenant compte du marché du travail et du parcours individuel. Les règles assurance chômage gardent une part de flexibilité, notamment la possibilité d’une dispense de recherche d’emploi pour certains profils proches de la retraite, mais la majorité reste tenue de s’actualiser chaque mois.
Parmi les nouvelles mesures, deux aspects méritent d’être soulignés :
- La prolongation de l’indemnisation demeure possible jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite, à condition de ne pas remplir les critères pour un taux plein.
- Les seniors conservent l’accès à des formations qualifiantes, financées dans le cadre du parcours personnalisé proposé par France Travail.
La réforme introduit également des contrôles plus stricts sur le respect des engagements des chômeurs seniors. Les sanctions existent, mais elles tiennent compte des réalités du terrain et des difficultés particulières rencontrées par les plus de 60 ans, notamment dans certains secteurs où l’embauche reste rare.
Face à ces règles mouvantes, chaque senior doit garder en tête que la navigation vers la retraite demande anticipation et vigilance. Le paysage du chômage s’adapte, mais la capacité à rebondir, elle, ne dépend d’aucune réforme.


